#10 - YCombinator : les meilleures pépites EdTech post-Covid-19 👶🚀
Le Covid-19 a totalement rebattu les cartes de l'usage des technologies de l'éducation. Analyse.
Ah le Y Combinator... Objet de nombreux fantasmes d’entrepreneurs, le startup studio est l’un des plus successful de l’histoire entrepreneuriale. Cette entreprise initialement orientée vers le financement précoce d’entreprises a été fondée en 2005, avec une équipe fondatrice dirigée par Paul Graham, qui avait revendu ViaWeb, la toute première entreprise qui permettait aux internautes de créer leur propre boutique en ligne dès… 1995 ! Sa pépite a été rachetée par Yahoo, pour près de 50 millions de dollars.
Une pépite que vous pourriez également devenir à mes yeux en vous abonnant à cette newsletter, qui vous permettra de polir votre diamant de connaissances EdTech :
Personnellement, j’ai eu la chance de rencontrer Dalton Caldwell (qui figure sur la miniature ci-dessous), un des partners du Y Combinator, en 2017 dans le cadre du tournage d’un documentaire que j’ai réalisé avec un ami de promotion. Il avait fondé Imeem, le pionnier du streaming légal gratuit de musique, qui avait été le premier à signer avec les 4 majors :
Des coûts de création moindres
Le principe de Y Combinator est simple : dans la mesure où les barrières à l’entrée dans un marché donné sont devenus de plus en plus faibles du fait de l’avénement des technologies de l’Internet et des divers logiciels open source, créer une startup technologique peut se faire en disposant de sommes très faibles. Depuis 2014, Y Combinator propose aux startups de fournir en moyenne 150 000$ contre 7% du capital de ces dernières.

Aujourd’hui, plus de 2000 entreprises sont passées entre les mains du Y Combinator. Certaines d’entre elles sont devenues des mastodontes, à l’instar d’Airbnb, Dropbox ou encore Stripe. Parmi elles, 67 sont orientées vers l’éducation.
Il y a quelques temps, Alexandre Dewez, VC chez Idinvest (Eurazeo), camarade de promo et auteur de l’excellente newsletter Overlooked s’était intéressé aux grandes tendances des entreprises du batch estival du Y Combinator. Ceci m’a donné l’idée d’opérer un zoom notre formidable secteur, en nous intéressant à chaque startup passée par cette première promo du monde post-Covid !
Henry 🇦🇷

Création : 2019
Nombre de salariés : 18
Site Internet : https://www.soyhenry.com/
C’est la startup EdTech la plus avancée du batch S20 (Summer 20) du Y Combinator. Leur objectif est de permettre à un maximum d’étudiants d’apprendre les métiers de la Computer Science en échange d’une partie de leurs futurs salaires (les fameux ISA - Income Share Agreement).
Henry ne gagne donc de l’argent que si ses étudiants en gagnent aussi. Un modèle très vertueux, à l’origine de succès tels que celui de Lambda School. Pour aller plus loin, je vous renvoie (encore une fois) vers Overlooked, qui a publié un billet très intéressant à ce sujet : https://alexandre.substack.com/p/reinventing-education-financing-with
Il est à noter que l’un des fondateurs, Martin Borchardt, est un serial entrepreneur. Il a d’ores et déjà revendu Nubi, une fintech facilitant les paiements transfrontaliers grâce à des partenariats avec PayPal et Transferwise. Il a également créé VerdeAgua, la plus grand firme d’hydroponie en Uruguay. Cela n’a rien à voir, mais démontre la capacité de celui-ci à naviguer avec aise dans moult secteurs différents !
Virtually 🇺🇸
Création : 2019
Nombre de salariés : 2
Site Internet : https://tryvirtually.com/
Bâtir le Shopify des écoles en ligne, rien que ça ! Telle est l’ambition d’Ish Baid, le fondateur de Virtually, un projet initialement posté sur ProductHunt.
Ancien ingénieur de Facebook, cet ingénieur diplômé de l’université du Michigan entend produire le nouveau LMS adapté au monde post-Covid en permettant aux écoles de disposer d’une plateforme pour gérer aussi bien les admissions, les cours, la gestion des étudiants, le paiement des frais de scolarité ainsi que la communication avec ces derniers.
Très adaptée aux créateurs de petites structures éducatives, Virtually est gratuite sous 10 étudiants et ne coûte que 40$ par mois pour 100 étudiants ou moins.
Pour que ce projet soit un succès, il doit se faire une place parmi une compétition aujourd’hui acharnée entre les solutions leaders que sont Teachable et Thinkific et qui proposent des services similaires bien plus développés.
Scrimba 🇳🇴

Création : 2017
Nombre de salariés : 4
Site Internet : https://scrimba.com/
Imaginez n’être une structure composée que de 4 personnes et enseigner à plus de 120 000 étudiants par mois ! C’est la prouesse de la pépite norvégienne Scrimba, qui propose en échange de seulement 19$ par mois de devenir un développeur frontend.
Scrimba utilise toutes les technologies récentes mises à disposition. A l’instar de Major-Prépa qui dispose d’un Discord réunissant tous les étudiants en prépa, celui de Scrimba compte 11 900 membres et affiche plusieurs centaines de connectés simultanés.
Il est à noter que de nombreuses institutions françaises s’y sont mises, telle que la prépa Hoche pendant le confinement. Du côté des Grandes Ecoles, j’attends toujours de recevoir le premier communiqué de presse m’informant de l’ouverture du premier Discord spécialement dédié à leurs étudiants... Il s’agit du’un incroyable moyen d’unir une communauté qui ne peut se réunir physiquement sans contraintes, ce qu’a parfaitement compris Scrimba.
A l’instar de l’entreprise cotée Kahoot!, la taille ridiculement faible du marché norvégien oblige ces startups à adresser un marché mondial dès leur création. Une mission réussie avec brio par Sindre Aars (CTO) et Per Borgen (CEO).
ZipSchool 🇺🇸

Création : 2019
Nombre de salariés : 1
Site Internet : https://zipschool.com/
Permettre à des enfants de s’instruire à travers des cours sur l’espace, les tours de magie, les dinosaures, les conditions météo extrêmes ou encore le yoga, telle est la promese de la startup floridienne ZipSchool.
Fondée par Farza Majeed, un diplômé de University of Central Florida passionné par l’univers du gaming, ZipSchool s’attaque au marché du K-5 (4 à 9 ans) à travers des cours en ligne enseignés par le truchement de la plateforme Zoom. A l’avenir, ZipSchool entend se diversifier dans d’autres disciplines non-enseignées à l’école, telle que la robotique, l’art ou encore la danse.
Arist 🇺🇸

Création : 2019
Nombre de salariés : 4
Site Internet : https://www.arist.co/
On connaît tous la distinction entre les cours en présentiel et ceux en distanciel. Mais pour tous, qui dit cours en distanciel dit forcément usage de la vidéo. Pas pour Arist qui propose des cours par… SMS ! Non non, ce n’est pas une blague.
Ses cours par texto durent entre 5 et 30 jours et permettent de s’initier à travers différents contenus très rapides partagés directement sur son service de messagerie.

Arist dit s’inspirer de recherches de Standord et d’UPenn, qui affirmeraient que les cours par texto seraient les plus efficaces et accessibles. Arist se targue d’avoir un taux de complétion des cours de 94% dans la mesure où ils seraient 7 fois moins longs à produire et à consommer, tout en vantant l’absence de besoin en LMS.
Arist est gratuit jusqu’au 10 premiers étudiants, avec un supplément de 3$ par mois par apprenant. Une autre formule permet de disposer de plusieurs options supplémentaires afin de susciter une utilisation plus poussée, en marque blanche par exemple. Elle ne coûte que 99$ par mois +1,50$ par apprenant.
Son fondateur, Michael Lofe, est aussi à l’origine de TILE.org, une association à but non-lucratif implantée dans plus de 50 pays.
ilk 🇺🇸

Création : 2020
Nombre de salariés : 3
Site Internet : https://ilk.io/
Le coronavirus et la distanciation sociale oblige à repenser le rôle de l’école. C’est ainsi qu’ilk est née, en proposant de regrouper des enfants à travers des mini-groupes de microschooling. Ainsi, 2 à 5 familles partagent la garde d’enfants âgés de 2 à 5 ans.
Brian Park, ancien membre de l’équipe Growth de WeTransfer et de Notion, est le CEO de cette startup bien plus orientée garde d’enfants qu’éducation et technologie.
BlaBla EdTech 🇸🇬

Création : 2019
Nombre de salariés : 16
Site Internet : https://www.blabla.app/
Créer le TikTok version EdTech, voici le pari d’Angelo Huang, ancien ingénieur de Yahoo! et de Xianxian Huang, ancien ingénieur spécialisé en machine learning chez Tencent. Le premier vient tout juste de revendre sa précédente aventure LeadIQ, un SaaS B2B pour commerciaux, qui était monté à 5 millions de revenu annuel récurrent.
Les deux fondateurs ont créé un produit qui visé à permettre de mieux apprendre l’anglais. Il permet à des professeurs de créer des vidéos courtes éducatives en utilisant une interface utilisateurs en tous points similaire à celle de TikTok.
Les développements de l’entreprise reposent avant tout sur la combinaison de 4 technologies liées à l’intelligence artificielle :
Speech Recognition
Scene Recognition
User Interest Profile
Recmmendation System
Aujourd’hui, BlaBla compte d’ores et déjà plus de 3000 micro-leçons en vidéo et une centaine de créateurs. Les ambitions de l’entreprise singapourienne sont globales. Le marché de l’apprentissage de l’anglais qui pèse d’ores et déjà près de 40 milliards d’euros et qui est appelé à grandir de plus de 14 milliards de dollars d’ici 2024.
Strive School 🇩🇪

Création : 2019
Nombre de salariés : 2
Site Internet : https://strive.school/
C’est l’équivalent européen de Lambda School ou de Henry mentionné au début de cette revue. Strive School entend importer le modèle de l’Income Share Agreement en Europe, quand bien même le marché propose aujourd’hui des formations universitaires gratuites.
Pour les deux fondateurs, Diego Banovaz et Tobia De Angelis, les programmes qui y sont enseignés sont périmés, dépassés. Dépassant les frontières, ce programme totalement en ligne entend apporter des bases complètes pour devenir développeur en quelques semaines. HTML, CSS, Javascript, Node.js, MangoBS et Bootstrap n’auront plus de secret pour tous les étudiants qui suivent cette formation.
En échange de l’enseignement en code, Strive School récupère 10% du salaire brut des étudiants lors des 48 mois qui suivent la formation. Ce modèle demeure interdit en France en raison des autorités de régulation, qui y voient là un prêt déguisé.
Epihub 🇺🇸

Création : 2020
Nombre de salariés : 4
Site Internet : https://epihub.com/
Et pour finir, encore un modèle présent deux fois dans ce batch : celui du Shopify de l’enseignement en ligne. Epihub entend donner aux établissements la possibilité de gérer les admissions, les emplois du temps, les cours virtuels, le mentoring ainsi que le paiement des frais de scolarité.
Plus complète que Virtually, Epihub dispose de différentes fonctionnalités telles qu’un tableau virtuel et même un CRM pour notifier les interactions de chaque client.
Si le produit est encore très neuf, celui-ci peut s’avérer prometteur pour des personnalités disposant d’une certaine audience, et qui pourraient utiliser cette plateforme pour à la fois vendre des cours, mais aussi délivrer des sessions privées de coaching en 1-to-1. La tarification est ultra-dégressive, et se monte à 299$ par mois pour le plan Entreprises.
L’équipe à l’origine d’Epihub a d’ores et déjà une riche expérience, après avoir lancé Epigrammar, son pendant dédié au tutoring. Reste à savoir de quelle manière Epihub trouvera sa place dans le marché très feutré qui mêle enseignement à distance et passion economy.
Conseil Lecture
Ce week-end, la newsletter In Bed With Tech animée par Marie Dollé a réalisé un numéro sur le lifelong learning. Je vous invite très fortement à le lire (et à vous y abonner) !
Hommage à Benoît Anger
Enfin, je tiens à rendre hommage à mon ami, à mon mentor et à mon associé Benoît Anger. Avec toi, nous étions d’une complicité dingue. Nous échangions depuis plusieurs années sur les différents développements de la EdTech et la manière dont celle-ci chamboulait les institutions du supérieur.
Toi le premier, tu croyais en nos idées, tu nous permettais de montrer à tous que nous savions faire bien les choses et tu as été d’une inspiration dingue pour réussir notre essor. Tu me manqueras pour toujours, mais pour toi, je me dois de réussir à confirmer les espoirs que tu avais placé en mes équipes et moi. De là où tu es, tu pourras être fier de nous.
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