#35 - Comment Pascal Chevalier, le roi du M&A, compte disrupter le marché de l'éducation ?
Pascal Chevalier est connu dans l'écosystème des médias pour l'incroyable réussite incarnée par Reworld Media. Désormais, il entend répliquer son playbook dans le secteur de l'éducation.
Hello,
J’espère que vous allez bien depuis le dernier numéro !
Cela fait quelques temps que je n’ai pas pris le temps d’écrire sur cette revue EdTech. La rentrée était très riche en activité du côté de 2Empower, l’entreprise que j’ai co-fondée. J’ai annoncé hier mon remplacement au poste de CEO par mon associé de toujours, Dimitri des Cognets !
Concernant mon avenir, rien n’est encore fixé mais j’ai une certitude : celle de vouloir continuer dans le monde de l’éducation, de manière différente et probablement plus proche de l’enseignement en tant que tel.
En guise de première production, je me suis intéressé à une personne qui profitait de l’été et des vacances pour enchaîner les acquisitions dans le secteur : Pascal Chevalier.
Connu pour son succès, non sans heurts, avec un groupe média nouvelle génération, il s’intéresse plus que jamais à la formation et l’éducation. Pour ce faire, il constitue un groupe sui generis qui fait le choix peu commun d’être coté en Bourse. Analyse.
Pascal Chevalier, une réussite indubitable
Né en 1967 en région parisienne, Pascal Chevalier a mené des études d’ingénieurs à l’EPITA au début des années 1990. Il fait partie des rares personnalités dirigeantes du secteur des médias à avoir fait ce type de cursus (que l’on retrouve également chez Hellowork, propriété du groupe Télégramme).
Jeune diplômé, il dirige la filiale londonienne de ce qui deviendra Capgemini. Il s’intéresse au monde des médias à l’occasion de sa première entreprise : NetBooster. Il s’agit d’une agence de marketing digital aidant les entreprises à assurer leur présence sur Internet (référencement organique, payant, parcours client, etc.)
Fort de ce premier succès introduit à la Bourse de Paris, il a compris qu’un des maillons faibles opérationnels pouvant faire être radicalement amélioré n’était rien d’autre que… les médias. Ces structures étant pilotées par des équipes très peu à l’aise avec le digital, Pascal Chevalier a flairé une opportunité. Une vision qui a fait florès.
En 2012, il créé donc Reworld Media, qui s’impose rapidement comme le groupe numéro 1 français en termes de rentabilité.
Grâce à des acquisitions peu chères (et même à prix négatifs dans certains cas) réalisées auprès de groupes éprouvant une incapacité totale à s’adapter aux modes de consommation du XXIe siècle, il a réussi à monter en quelques années un groupe riche en marques connues réalisant près de 500 millions d’euros de chiffre d’affaires et dont la rentabilité ferait pâlir d’envie bien des concurrents.
Une réussite telle qu’à l’été, Pascal Chevalier a pu racheter Unify, le pôle de médias numériques du groupe TF1 qui regroupe des médias comme Marmiton, aufeminin, Doctissimo ou encore Les Numériques ainsi que des agences. Ce périmètre réalise 60 millions d’euros de chiffre d’affaires et 25 millions de visiteurs uniques. Une acquisition qui se réaliserait pour une somme équivalent à une année de chiffre d’affaires. Pour TF1, c’est le signal d’un échec total : le groupe avait racheté AuFeminin pour 400 millions d’euros en 2017 !
L’effondrement de la valorisation des médias en ligne a permis à Pascal Chevalier d’être le gagnant à long-terme du secteur, non sans coupes radicales et changement de modèle. Il est à noter que durant les sept premières années d’existence de Reworld, il n’a jamais acquis d’actif dont la valorisation ne correspondrait pas aux standards de rentabilité.
Un pari de long-terme sur l’éducation
Le grand pari de Pascal Chevalier et son associé Gauthier Normand, ancien DG de La Tribune, c’est que les entreprises d’éducation connaitront le même sort.
A l’heure où les rachats se réalisent sur des valorisations plus folles que jamais, à l’image de l’acquisition du groupe EDH par Five Arrows (Rothschild & Co) pour 700 millions d’euros (100 millions de chiffre d’affaires et un peu plus de 30 millions d’EBITDA), l’hypothèse d’un effondrement à venir des valorisations peut faire sens.
Ce futur Reworld de l’éducation prêt à racheter des actifs surévalués aujourd’hui s’appelle…
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