La Revue ETF : Education, Tech et Finance  đŸŽ“đŸ“±đŸ’°

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📉 Les flops de 2023, l'annĂ©e oĂč l'IA a chamboulĂ© le secteur EdTech 📉

AprĂšs avoir dressĂ© un bilan macro de l'annĂ©e 2023, place Ă  celui micro, oĂč j'analyse plus en dĂ©tails qui s'en sort et qui coule dans cette pĂ©riode trĂšs particuliĂšre.

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Mehdi Cornilliet
févr. 09, 2024
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En 2023, je n’ai vraiment utilisĂ© Ă  fond qu’un seul produit EdTech : Duolingo. Naviguant entre des leçons de portugais, d’italien, d’espagnol ou encore de suĂ©dois, le produit est le seul Ă  m’avoir rĂ©ellement accrochĂ© sur la durĂ©e. Et pour cause, sa stratĂ©gie d’acquisition et de rĂ©tention des utilisateurs a une vraie longueur d’avance sur ses pairs.

Et paf ! En ce dĂ©but 2024, Duolingo annonce se sĂ©parer d’une importante partie de ses rĂ©dacteurs et traducteurs en faveur de l’intelligence artificielle, elle qui avait annoncĂ© dĂšs 2023 travailler de concert avec OpenAI et sa technologie GPT4. Cela faisait l’objet d’un article publiĂ© en mars dernier :

#37 - GPT-4 : les usages EdTech les plus incroyables de ce dĂ©but d'annĂ©e đŸ€–

Mehdi Cornilliet
·
March 22, 2023
#37 - GPT-4 : les usages EdTech les plus incroyables de ce dĂ©but d'annĂ©e đŸ€–

Depuis la sortie de ChatGPT fin novembre, le monde de l’éducation croule sous les interrogations. Est-ce une opportunitĂ© d’apprendre plus vite et mieux ou bien est-ce une menace qui rend l’enseignement tel qu’on le connait totalement dĂ©suet ? Rejoignez les + 1 000 professionnels Ă  la pointe des technologies de l’éducation en vous abonnant Ă  la Revue EdT


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A coup sĂ»r, 2024 s’affichera dans la continuitĂ© de 2023 et l’IA continuera de dominer les dĂ©bats
 et de contribuer au creusement des Ă©carts entre ceux qui savent s’en saisir et ceux qui la subissent :

Image

Cette image peut probablement ĂȘtre le reflet de l’annĂ©e 2023.

A l’heure oĂč l’écosystĂšme EdTech fait face Ă  une pĂ©nurie d’accĂšs au financement, seuls ceux qui proposent un modĂšle diffĂ©rent rĂ©ellement crĂ©ateur de valeur s’en sortent. A l’inverse, ceux qui avaient profitĂ© de la pĂ©riode d’argent facile de l’ùre rĂ©volue des taux bas souffrent fortement.

En guise d’illustration, le cours de Bourse de Duolingo a triplĂ© en 2023 tandis que 2U marquĂ© par d’incroyables erreurs stratĂ©giques a Ă©tĂ© divisĂ© par 6 et vaut dĂ©sormais moins de 100 millions de dollars
 filant tout droit vers la bankruptcy.

Je vais aujourd’hui m’intĂ©resser Ă  ces grands flops de l’annĂ©e, avant de distinguer ceux qui naviguent trĂšs bien dans ce contexte. Pour ces derniers, aprĂšs avoir fini la rĂ©daction de la premiĂšre partie (plus de 2 500 mots
) j’ai dĂ©cidĂ© de sĂ©parer ce bilan micro en deux parties. Abonnez-vous donc pour recevoir les tops de 2023 !


L’instant pub personnelle :

Avant de passer Ă  la lecture de ce deuxiĂšme article bilan de 2023, je tiens Ă  vous informer de la naissance d’Empower College, un Ă©tablissement d’enseignement supĂ©rieur dĂ©diĂ© Ă  l’ascension sociale. En proposant des diplĂŽmes jusqu’au niveau Bac+3, Empower College permettra Ă  ses Ă©tudiants de poursuivre en Grande Ecole de commerce aprĂšs un cursus en alternance marquĂ© par un accompagnement inĂ©dit de l’étudiant dans son parcours.

Si vous voulez Ă©changer avec moi Ă  ce sujet, envoyez-moi un message sur LinkedIn. La prioritĂ© ? Trouver les meilleures opportunitĂ©s en alternance pour mes Ă©tudiants ! Si vous en avez ou connaissez quelqu’un qui recrute des alternants, n’hĂ©sitez pas Ă  faire une passe dĂ©cisive. Si vous prĂ©fĂ©rez plutĂŽt vous engager Ă  travers du mentorat, remplissez ce formulaire.

Il s’agit du pilier de mon dĂ©fi professionnel des 10 prochaines annĂ©es : bĂątir une infrastructure complĂšte de mobilitĂ© sociale avec l’ambition de forger 10 000 trajectoires d’ascension ! 🏗 ‎


Une absence de liquidité pour les investisseurs qui ne présage rien de bon

AprĂšs la trĂšs forte croissance des niveaux d’investissement dans le secteur entre 2018 et 2021, 2023 pouvait ĂȘtre une belle annĂ©e de M&A capable de gĂ©nĂ©rer des liquiditĂ©s Ă  rĂ©injecter dans la prochaine vague de startup.

Il n’en a rien Ă©tĂ©, les exits ont Ă©tĂ© famĂ©liques :

Evolution des niveaux d’exits rĂ©alisĂ©s entre 2010 et 2023 (en milliards de dollars US)

Pire encore, elles ont souvent Ă©tĂ© le fait d’opĂ©rations de retrait du marchĂ© comme pour le norvĂ©gien Kahoot! rachetĂ© pour 1,7 milliard de dollars par General Atlantic et Goldman Sachs AM notamment, de l’éditeur Simon & Schuster (une EdTech ?) repris pour 1,6 milliard par KKR ou encore du brĂ©silien Arco Educaçao sorti du marchĂ© pour 1,5 milliard de dollars.

Les donnĂ©es de Dealroom incluent Ă©galement des sorties non-rĂ©alisĂ©es : celle d’ILearningEngines par le SPAC Arrowroot Acquisition Corp devrait ĂȘtre approuvĂ©e mi-fĂ©vrier tandis que Wyatt Company s’avĂšre davantage ĂȘtre une solution d’analyse pour labotatoires qu’une EdTech, toutes deux Ă©tant valorisĂ©es 1,4 milliard de dollars.

En ne conservant qu’une dĂ©finition plus restreinte, les principales sorties sont celles dĂ©finies par le (trĂšs qualitatif) rapport de Brighteye :

On peut Ă©galement noter d’autres rachats (probablement sur des valorisations faibles) tels que le rachat de Coding Dojo par Perdoceo et l’acquisition de Blinkist par Go1.

Le rapport de Brighteye nous apprend Ă©galement l’importance d’avoir un bon business model, en s’adressant Ă  un marchĂ© capable de payer pour un produit ou un service :

Il n’est guĂšre Ă©tonnant de constater que le marchĂ© du Corporate Learning continue de relativement bien se porter (il suffisait de regarder les stands au dernier salon Learning Technologies pour le constater) tandis que les autres marchĂ©s Ă©prouvent plus de difficultĂ©s, Ă  l’image du K12, dĂ©pendant de la commande publique.

De maniĂšre peu Ă©tonnante, les acteurs qui s’en sortent le moins bien sont Ă  l’image du changement dans la rĂ©partition des acteurs soutenus par les fonds de Venture Capital.

Entre folie des grandeurs (ByJu’s), nouveau SPAC foireux (EdTechX), rachat d’edX qui mĂšne Ă  une probable banqueroute (2U) ou encore introduction Ă  la Bourse de Paris qui dĂ©raille complĂštement
 2023 a rĂ©servĂ© son lot d’échecs pour de nombreux acteurs. Tour d’horizon.

ByJu’s, la descente aux enfers qui ne finit pas : de 52 milliards à 25 millions de valorisation

C’était il y a 14 mois : malgrĂ© ses difficultĂ©s de financement, la startup la plus valorisĂ©e du pays qui allait finir par enflammer les marchĂ©s boursiers en 2023 (🇼🇳) Ă©tait affichĂ©e dans tous les stades au Qatar en tant que sponsor de la Coupe de Monde de football 2022 :

BYJU'S Becomes 1st Indian Firm To Sponsor FIFA World Cup

En janvier de cette mĂȘme annĂ©e, ByJu’s annonçait effectivement en grande pompe son introduction en Bourse pour une valorisation de 40 Ă  52 milliards de dollars Ă  travers un des SPAC de Michael Klein (MSD Acquisition Corp), tout affirmant la volontĂ© de lever 4 milliards pour l’occasion. A titre de comparaison, 40 milliards de dollars, c’était peu ou prou 27 fois la valeur d’entreprise de TF1


Cela aurait Ă©tĂ© l’occasion rĂȘvĂ©e pour de nombreux investisseurs de rĂ©aliser un multiple rĂȘvĂ©, au vu du nombre colossal de levĂ©es de fonds menĂ©es par l’entreprise depuis ses dĂ©buts :

Cet argent a été investi de maniÚre trÚs agressive par le champion indien de la filiÚre pour racheter de nombreuses entreprises du secteur sur des valorisations souvent généreuses. Plus de la moitié des sommes levées y a été consacrée :

FinKryptℱ on X: "Byju's has been on fund raising and acquisition spree on  the back of soaring demand for its online education in the pandemic. Today  we try and explore all the

Dans le mĂȘme temps, les comptes se sont dĂ©gradĂ©s Ă  une vitesse folle depuis 2019, tandis que les auditeurs ont rechignĂ© de nombreux mois Ă  valider les comptes 2022 qui affichent finalement un CA de 5 299 â‚č crore (soit 52,9 milliards de roupies, un peu moins de 600 millions d’euros) et des pertes de 8 245 â‚č crore (environ 930 millions d’euros). En 2022, Osmo et WhiteHat Jr seraient responsables de 45% des pertes totales du groupe. Autant dire que ByJu’s n’a pas eu le nez creux.

Byjus's loss for FY21 shoots up by nearly 20x

Comme on pouvait s’y attendre, les sommes levĂ©es ne permettent plus de faire face aux besoins de trĂ©sorerie. Un groupe rĂ©unissant de nombreux investisseurs a dĂ©cidĂ© de prendre les devants et d’enfin rĂ©clamer le dĂ©part du fondateur Byju Raveendran, qui se dĂ©fend de toute mauvaise gestion en rĂ©affirmant son engagement total, lui qui a empruntĂ© pas moins de 1,1 milliard de dollars pour soutenir Ă  bout de bras sa startup au cours des 18 derniers mois.

HĂ©las, la situation ne fait qu’empirer et l’entreprise n’a pas eu d’autre choix que de tenter une levĂ©e de la derniĂšre chance Ă  des conditions cataclysmiques pour les investisseurs existants : 200 millions de dollars pour une valorisation post-money comprise entre
 220 et 225 millions de dollars, ce qui valorise les parts actuelles Ă  seulement 20 - 25 millions.

ByJu’s to the moon. 🚀

EdTechX et son (nouveau) SPAC foireux

#SPACsForGood(Profits)

L’avantage de la totale indĂ©pendance Ă©ditoriale, c’est de pouvoir affirmer quand des acteurs du marchĂ© frisent avec la limite sans avoir peur des consĂ©quences que cela pourrait avoir.

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